© Thebe Magugu
MUSIC > CHRONICS : LE MOUVEMENT DES MUSIQUES Parce qu’il est difficile de comprendre une époque dans sa globalité, parce qu’elle nous échappe fatalement ; les musiques et les danses peuvent être des postes d’observations nous fournissant des éléments d’analyse dans le brassage des connaissances. Nous vous proposons d’écouter notre sonothèque accompagnée d’images d’archives, de clips ou de documents visuels restituant les conditions d’apparition des phénomènes musicaux. Une exploration empruntant éclairages inédits et traces sensibles, en relevant des optiques historiques, sociales, spatiales et esthétiques. Cet échange alterne une parole précise ponctuée d’écoutes de vinyles et d’extraits d’images. Une rencontre attentive aux perspectives ouvertes par les espaces multi-résonnants qu’ouvrent les musiques et danses au coeur de nos sociétés. © Cristina de Middel
INTENTION Music→Chronics propose une séance qui dure 60 minutes suivie d’une rencontre. Elle peut avoir lieu dans une médiathèque ou dans un espace aménagé d’une platine vinyle et d’un vidéo- projecteur. La chronique s’accompagne d’images d’archives, de clips ou de documents visuels restituant les conditions d’apparition des phénomènes musicaux. Music→Chronics est une série constituée d’un catalogue de chroniques. Elle propose de se décliner sur plusieurs rendez-vous pour dessiner une cartographie voyageuse dans les différentes temporalités et les aires géographiques. Comment ça marche ? Nous vous proposons de composer, à partir de notre sonothèque, la série de votre choix. Chaque chronique est indépendante et complète. Les auditeurs peuvent décider d’en voir qu’une. Les rendez-vous peuvent être mensuels, trimestriels, ou à un rythme que la structure trouverait opportun. Pour autant, nous recommandons de poser cette rencontre dans un agenda régulier (par exemple le premier jeudi du mois.) Ces chroniques, portées par un ton léger et frais, sont rythmées par des images d’archives et des écoutes de vinyles, favorisant une exploration qui emprunte des éclairages inédits et des traces sensibles. Elles offrent contextualisations et perspectives historiques, sociales et esthétiques. PRODUCTION Kubilai Khan investigations DURÉE 75 min Sir Coxsone Outernational, l’un des plus anciens sound systems anglais encore en activité © DR
Une chambre d'écho du monde, de ses mutations par les sons et les danses d'ici et d'ailleurs Parce qu’il est difficile de comprendre une époque dans sa globalité, parce qu’elle nous échappe fatalement ; les musiques et les danses peuvent être des postes d’observations nous fournissant des éléments d’analyse dans le brassage des connaissances. Épisode #1 La vie est une belle tartine Une cartographie de la chanson en français (plutôt que chanson française) Chansons de luttes et combats dans la double décennie 60 et 70. Épisode #2 Alta Tensao Les musiques électroniques africaines contemporaines produites dans la diversité du continent. Les allers-retours des ghettos aux échos qu’elles trouvent parmi les diasporas et plus loin encore… Épisode #3 Quilombo Do Futuro Les musiques racines ont contenu les bases des sociétés coloniales en tressant résistances créatrices, tactiques de dé-prise et trajectoires d’insoumission. Elles continuent aujourd’hui ces inventions sociales, culturelles et politiques. Catherine Ribeiro + Alpes = ça ne passe pas sur les ondes de l'ORTF © Mexico Summer
#1 LA VIE EST UNE BELLE TARTINE Une cartographie de la chanson en français (plutôt que chanson française). Chansons de luttes et combats dans la double décennie 60 et 70. Mai 68 a mis en relief le scepticisme des gens à l’égard des institutions, des crédibilités politiques. De quels combats, les chansons ont voulu se faire les hauts parleurs ? S’agissait-il de mettre à terre la machine capitaliste, de la saboter et de la désactiver ? À la jonction des luttes ouvrières, de la condition des femmes, des subalternes, des dominés d’ici et d’ailleurs, des exils, des luttes de libération ; la langue de la chanson en français engagée s’est donc inventée dans les rythmes, les textes et les voix de multiples influences. Là où géopolitique et sentiments se mêlent. Musiques qui ont accompagné ces actions sur les terrains. À quelle mobilisation générale appellait-elle ? Que nous disent ces voix de luttes, aujourd’hui ? Quelles formes de créativité sociale espéraient-elles vivifier ? Avant que l‘atmosphère ne devienne tout à fait irrespirable, des femmes, des hommes, des collectifs se sont retrouvés pour protester, pour revendiquer des espaces de liberté. Colette Magny, Catherine Ribeiro et bien d‘autres voix singulières, des collectifs mais aussi des labels Saravah, Le Chant Du Monde et Expression Spontanée ont su créé un bouillonnant laboratoire sonore qui a vu défiler une contre-culture qui signera parmi les albums les plus audacieux de la chanson en français. Alors à quoi sert la musique sinon à changer le monde… La vie est une belle tartine et la terre une pelotte d’embrouilles, comment porter et activer une parole collective ? Vers quels échos ? Quels territoires - poésies ont inventé ces sourciers sorciers de la rime et du son ? Quelle langue particulière ? Quel détour ? Quelle nécessité ont porté ces luttes ? Ballet des corps qui marchent, travaillent, luttent et chantent ensemble pour que le monde change. Une chorégraphie de la pensée où les sens peuvent se tenir au combat. Le rôle des taxis collectifs a été décisif dans la diffusion de la Gqom, la house minimale de Durban © DR
#2 ALTA TENSÀO Une conférence dansée sur les musiques électroniques africaines du continent, de leurs diasporas et des ghettos. (Un conférencier + un danseur + une platine vinyle & des clips vidéos) Dans cette culture populaire urbaine contemporaine africaine, le corps danse désormais dans le monde virtuel d’internet d’où il peut être vu par des millions de personnes. Les jeunes deviennent des acteurs socio-politiques à part entière, marquant leur présence localement et mondialement. Ils maintiennent ainsi des relations à distance avec leur diaspora. Les corps dansants expriment des réponses émotionnelles, ils incarnent et contribuent aussi, plus largement, à l’histoire et aux mutations culturelles de leur pays. De nombreux artistes d’envergure internationale dénichent sur Youtube les dernières tendances réalisées en Afrique et permettent à ces subcultures d’avoir accès à des visibilités étonnantes. Alta Tensào esquisse un portrait sonore et dansant dans l’effervescence des ghettos Entre art du bricolage et esthétique de la récupération, le collectif de Kinshasa Kokoko réinvente la Dance Music avec les moyens du bord © DR
Cette conférence sera soutenue par des moments dansés avec Jikay, danseur spécialisé dans les danses urbaines et Afro House. Animée par un phonographe pour suivre l’essor des musiques et danses inventées aujourd’hui dans les townships d’Afrique du Sud, de Tanzanie, du Ghana ou d’Angola. Pour accompagner l’élan des musiques électroniques qui ne cessent d’inventer des genres nouveaux, nous nous rapprocherons des racines sociales de ses jeunes producteurs qui canalisent leurs énergies pour trouver place dans des sociétés aux fortes disparités. Voici quelques-unes des musiques abordées dans cette chronique : Azonto / Shoki / Batida / Kuduro / Kwaito / Shangaan Electro / Bacardi House / Sgubhu / Hiplife / Soukouss / Brakka / Ndombolo / Makossa / Amapiano / Singeli / Acholitronix / Gqom L’aventure d’ouvrir les esprits par le biais des musiques électroniques et de briser les frontières sociales et culturelles semble lancée sur le continent. Ces cultures musicales naviguent agilement entre les genres, tissent des liens entre les styles sur différentes échelles de circulations panafricaines, transculturelles, globales. « Tant que les lions n’auront pas leurs historiens, les histoires de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur » dit un proverbe bantou © DR
#3 QUILOMBO DO FUTURO Les souffrances, les combats, les rêves, les voix des esclaves résonnent littéralement dans les archives musicales, chorégraphiques, rituelles des Amériques noires et créoles. Quilombo, Palenque, Santeria, Vodou, Candomblé, Maloya, Gwoka renvoient à un ensemble de pratiques de résistances. La mise en place des états modernes et des systèmes coloniaux ont dépossédé et fabriqué des terres outragées. Les danses, les arts, les chants et les musiques afro-diasporiques vont s’attacher à reconstruire des dignités à ces corps déplacés. |
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